Lancement de la campagne de prévention autour du gaz hilarant
Jeunesse Le vendredi 16 septembre 2022 La ville de Montélimar s’adresse aux jeunes avec un message préventif face aux dangers du protoxyde d’azote, plus connu sous le nom de gaz hilarant La découverte du gaz Protoxyde d’azote Le gaz protoxyde d’azote a été découvert en 1772 par un scientifique anglais, Joseph Priestley. A la fin du 18ème siècle, le protoxyde d’azote est utilisé comme « purifiant », appelé ainsi par les praticiens de la « médecine pneumatique », une pratique qui utilise l’inhalation de gaz spécifiques pour purifier le corps des maladies. C’est en 1799 que Humphrey Davy, assistant du médecin anglais Thomas Bedos, découvre les propriétés euphorisantes du protoxyde d’azote et produit des écrits approfondis sur les effets du gaz. Il décrit par exemple que ce gaz produit « un extraordinaire degré de plaisir, différent de celui produit par le vin ». Il note aussi les effets analgésiques du gaz et en prédit son application future dans la suppression de la douleur durant les procédures chirurgicales. Il administre le gaz aux visiteurs du Pneumatic Institute où il travaille et lui offre pour la première fois l’appellation de « gaz hilarant ». Il effectue ainsi des démonstrations publiques au cours desquelles il expose les effets du protoxyde d’azote inhalé chez des sujets pris au hasard. Horace Wells, dentiste américain, assiste à l’une de ces séances et remarque qu’un sujet blessé par un traumatisme provoqué sous l’effet du gaz apparaît totalement indifférent à la blessure ou à la douleur qui l’accompagne. Il reconnaît ainsi le potentiel anesthésique du protoxyde d’azote. Avec l’aide d’un assistant, il réalise sa propre extraction dentaire pendant une inhalation du gaz, réalisant la première anesthésie clinique par protoxyde d’azote. L’actuelle vague d’utilisation du protoxyde d’azote s’est développée autour des différentes méthodes d’administration du gaz, notamment les petites cartouches de protoxyde d’azote, vendues comme aide à la confection de crème chantilly. Les systèmes de distribution, ballons et cartouches, permettent une accessibilité facilitée du produit, et comme nous le verrons plus loin, une réduction du risque d’asphyxie. De formule chimique N O, le protoxyde d’azote est un gaz inodore, incolore, non inflammable, non explosif, et de saveur légèrement sucrée. Il est aussi 30 fois plus soluble que l’azote et diffuse plus rapidement dans les tissus. Il est éliminé entièrement par les poumons, avec une disparition des effets immédiats environ deux à trois minutes après la fin de l’inhalation. Risques liés à la consommation de protoxyde d’azote La consommation aiguë de protoxyde d’azote peut entraîner, à côté des effets euphorisants décrits précédemment, différents effets indésirables. Les plus fréquents et les moins graves regroupent des céphalées (maux de tête), des nausées, une vision trouble, une ataxie aiguë et des hallucinations. Des effets plus graves sont également rapportés. Des vomissements sont possibles, d’autant plus s’il existe une co-ingestion d’autres substances (alcool notamment), avec risque d’inhalation et de perte du contrôle moteur pouvant occasionner des blessures traumatiques. Une bradycardie marquée (ralentissement du cœur) et une arythmie (trouble du rythme) cardiaque brutale pouvant entraîner le décès peuvent survenir. Un risque majeur de dépression du système nerveux central (coma) existe avec la prise concomitante de substances ayant aussi cet effet (sédatifs, alcool). Le protoxyde d’azote va de plus occuper plus rapidement les espaces gazeux dont l’azote ne peut en sortir. Le volume ou la pression dans les compartiments obstrués peut ainsi augmenter de manière importante et créer une distension sévère de l’intestin, une rupture de la membrane tympanique, ou encore un pneumothorax (de l’air autour des poumons), avec un risque d’asphyxie. Une prise directe du protoxyde d’azote depuis la sortie de la cartouche, sans passer par un ballon, peut entraîner, par distension du gaz très froid conditionné sous haute pression dans les cartouches, des gelures de la bouche, des lèvres, des cordes vocales et des poumons. Pour augmenter les effets de la substance, les consommateurs sont souvent amenés à inhaler et ré- inhaler dans le ballon, ces manœuvres pouvant conduire à l’hypoxie (baisse du taux d’oxygène dans le sang). L’hypoxie est généralement transitoire et bien tolérée chez une personne en bonne santé. Toutefois, une augmentation du risque de crises d’épilepsie et d’arythmies (trouble du ryhme cardique), voire d’arrêt respiratoire ou cardiaque chez des personnes souffrant préalablement d’une maladie épileptique ou cardiaque, d’autant plus s’il existe une co-ingestion de substances est possible. Enfin, le risque d’asphyxie suivant l’hypoxie survient principalement dans la situation où l’usager inhale avec un sac sur la tête, ou un masque sur la face, ou bien quand un réservoir de protoxyde d’azote est ouvert dans un espace clos comme une voiture. Quelques cas de décès en lien avec le protoxyde d’azote sont rapportés. Un article de 2011 décrit un décès chez un homme retrouvé au domicile un masque serré autour du visage prévenant l’arrivée d’air, relié à des bombes de crème chantilly. En 2015, 2 décès reliés à l’hypoxie causée par l’inhalation de protoxyde d’azote sont rapportés : le premier était un homme de 25 ans, retrouvé décédé à son domicile avec un masque à gaz modifié relié à un siphon à chantilly avec un tube en plastique ; le deuxième, un homme retrouvé mort, avec un masque à gaz connecté avec un cylindre de gaz de protoxyde d’azote A de fortes concentrations, la sensation de dyspnée (difficulté à respirer) disparaîtrait, empêchant la personne de percevoir le risque immédiat, et la réaction à l’hypoxie (manque d’oxygène dans le sang) est supprimée par la perte de conscience. Risques liés à la consommation chronique de protoxyde d’azote La consommation chronique de protoxyde d’azote va entraîner différents effets : neurologiques, hématologiques, psychiatriques, cardiovasculaires, foetotoxiques (chez la femme enceinte) et addictologiques (dépendance). Métabolisme de la vitamineB12 (cobalamine) Le protoxyde d’azote va agir sur la B12 en la rendant inactive. Le déficit en B12 peut être causé par différentes causes, qui peuvent être associées à la prise de protoxyde d’azote : apports alimentaires inappropriés (végétariens), malabsorption, anémie. Risques neurologiques Le protoxyde d’azote peut entraîner une atteinte du système nerveux central, avec des myélopathies (atteinte de la moelle épinière), des encéphalopathies (atteintes du cerveau), des troubles cognitifs tels que troubles de la mémoire à court terme et un état confusionnel aigu. Parmi les complications neurologiques fréquentes, on note une faiblesse des membres supérieurs et inférieurs voire une paralysie totale, des sensations anormales : paresthésies ascendantes (fourmillements), des troubles de la sensibilité vibratoire (on ne sent plus le sol sous les pieds), une raideur, des troubles de la marche, une perte de l’équilibre et une perte du contrôle intestinal et vésical. Le système nerveux périphérique peut être aussi atteint (nerfs), avec des paralysies très diverses. La moelle épinière, du fait de la perturbation du métabolisme de la vitamine B12, est la plus sensible aux effets du protoxyde d’azote avec un risque de paralysie très élevé. et pouvant être irréversible. Quels numéros d’urgence appeler ? Pour être orienté en cas d’effets néfastes contactez 24h/24 le centre antipoison au 04 72 11 69 11 ou le SAMU 15 ou 112